Dans la nature, de nombreuses plantes ont développé des mécanismes défensifs pour se protéger des prédateurs. Parmi elles, l'ortie, plante présente dans de nombreux pays du monde, possède un moyen bien particulier pour dissuader ceux qui voudraient la consommer ou la déranger : elle pique. Mais pourquoi et comment les orties piquent-elles ? C'est ce que nous allons découvrir, en explorant l'anatomie et la chimie de cette plante, ainsi que ses relations avec son environnement. Je vous invite à pénétrer dans le monde fascinant des nettles et leurs tactiques défensives.
L'ortie
L’ortie, également connue sous son nom scientifique Urtica dioica, est une plante vivace répandue dans le monde entier. Les espèces les plus couramment rencontrées sont l'ortie dioïque (Urtica dioica) et l'ortie brûlante (Urtica urens). Originaires de l'Eurasie, elles se sont depuis largement répandues à toutes les régions tempérées du globe.
Ces espèces sont généralement considérées comme de mauvaises herbes en raison de leur prolifération rapide et de leurs effets urticants. Une de leurs caractéristiques principales est la présence de poils sur leurs tiges et leurs feuilles, ces derniers étant responsables de la sensation désagréable que l'on ressent lorsqu'on touche l'ortie.
Plante verte de la famille des urticacées, les orties sont souvent présentes dans les lieux abandonnés, les bords de route ou les sous-bois car elles apprécient une terre riche en azote.
En outre, bien que les orties soient connues pour leur capacité à piquer, elles ont également de nombreuses propriétés médicinales, de la lutte contre l'inflammation à la réduction des symptômes allergiques, en passant par la stimulation de la circulation sanguine.
Cependant, cela demande une manipulation appropriée pour éviter son aspect désagréable. Il est donc essentiel de comprendre comment ces plantes fonctionnent, pourquoi elles piquent, quelles substances sont libérées lors de la piqûre et quel rôle ces poils jouent dans la survie de l'ortie.
Les mécanismes de défense de l'ortie
Dans leur quête de survie, les plantes ont développé de nombreux moyens pour se défendre contre les herbivores et les insectes. L'ortie, notamment, est dotée de poils urticants appelés trichomes. Ces trichomes sont de petites structures fragiles, semblables à des seringues, qui contiennent un mélange chimique puissant.
Quand une créature touche l'ortie, la pointe du poil se brise et pénètre dans la peau comme une aiguille. Cela crée une pression à la base du poil, forçant le mélange chimique à se libérer et à injecter avec un effet urticant. Ce phénomène est provoqué par le fonctionnement physique combiné à l'action chimique de la plante.
L'agitation provoquée par le toucher physique entraîne la rupture du poil à sa base, qui est creuse et reliée à une cellule contenant un mélange de diverses substances chimiques. Ces substances sont primordiales dans le mécanisme de défense. En effet, elles sont agressives et provoquent une sensation de brûlure, allant parfois jusqu'à des démangeaisons ou des cloques, selon la sensibilité de la peau de l'individu. Cette réaction douloureuse est un moyen efficace pour l'ortie de dissuader d'éventuels prédateurs ou d'empêcher quelqu'un de l'arracher.
Les substances irritantes de l'ortie
Lorsque l’on parle des substances libérées par les poils urticants de l'ortie, il est essentiel de mentionner l'acide formique, l'acétylcholine, l'histamine, et la sérotonine. Ces substances sont connues pour leurs effets multiples sur le corps humain. Prenons par exemple l'acide formique, il est en grande partie responsable de la sensation de brûlure que nous ressentons lors d’un contact avec la plante. Il provoque une réaction inflammatoire, qui donne lieu à cette sensation particulièrement désagréable. De son côté, l’acétylcholine induit une réaction nociceptive, c'est-à-dire qu’elle déclenche une sensation de douleur. L'histamine, également présente, est bien connue pour son rôle dans les réactions allergiques. C'est elle qui provoque les démangeaisons cutanées lors d’un contact avec l'ortie.
De la même manière, la sérotonine participe également à la stimulation de la douleur. Ces composés chimiques au sein des poils de l'ortie sont libérés lorsqu'ils sont rompus par un contact physique. L'agitation mécanique des poils provoque en effet leur rupture, libérant ainsi les substances qu’ils contiennent. Le mécanisme est assez similaire à celui d'une piqûre d'insecte, où l’agent qui provoque la douleur est injecté dans la peau. Par conséquent, en comprenant le mode d'action de ces substances sur la peau humaine, on peut mieux appréhender pourquoi notre corps réagit de la manière dont il le fait lorsqu'il entre en contact avec une ortie.